Faut se lancer, tant pis si c'est un peu foutraque !

Bonjour,

J'ai bien conscience que tenir un blog n'est pas une mince affaire. Mais il y va de la réputation de l'association "Des mots des livrées" de poster autant que faire se peut les textes des différents ateliers d'écriture (et plus si affinité...)

Ce blog est ouvert. Cela signifie que les amis qui souhaitent faire partager leurs coups de cœurs sont les bienvenus. MAIS, vu le retard pris, les débuts risquent d'être un peu chaotiques et pour tout dire "bordéliques". Oui, c'est la semaine de la langue française et, mordiou !, faisons-la vivre jusque dans ses outrances. Une langue qu'on ne bouscule pas est une langue morte.

Voici pour commencer (mais dans un commencement sans fin) à rattraper les mois de retard, quelques textes glanés par ci par là au cours de nos ateliers d'écriture.

Bonnes lectures (car les lectures sont toujours plurielles).

Liste de mes petites manies.

- Tout (re)placer à angle droit,

- Essuyer les taches d'eau,

- Tourner mes pouces pour me calmer ou me concentrer,

- Emporter mon petit « bordel » partout, même pour quelques heures,

- Ramasser des petits cailloux dans les lieux visités,

- Écrire, faire des organigrammes pour comprendre les événements difficiles,

- Acheter en double : par peur de manquer ou par incapacité de choisir entre deux,

- Rangement et nettoyage par le vide,

- Analyser, psychologiser les événements, les faits de société…

Danielle M.

Avec un balai….

- je danse la valse ou la cha cha cha,

- je balaie ma colère en poussant les feuilles mortes,

- je pourchasse les araignées du soir et du matin,

- je me déguise en Charlot,

- je fais ma gym pour le dos si j'en ai le courage,

- je pousse, j’attrape, je glisse ce que mes mains ou mes bras ne peuvent pousser, attraper ou glisser,

- je fais tomber les iules grimpantes,

- je chante Piaf (Non, rien de rien…)

- avec un balai, ben tiens…, je balaie aussi, tout simplement !

Danielle M.

Fenêtre ouverte, les bruits me pénètrent…

Je gis sur le carrelage froid, glacé, les yeux fermés.

Mes ongles griffent, grattent, s'érodent sur le coin d'un carreau.

Le vent glisse, rase, coule et fend le peu d'espace.

Les gouttes cliquent et claquent sur la faïence de l'évier.

Le doux chuintement des pattes de velours s'enroule, s’emballe et enlace le vase brisé.

L'odeur enivrante des roses anciennes heurte le vacarme de la rue, les sirènes hurlantes, les éclats de vitres et de verre, de béton et de fer, la plainte assourdissante d'une mère et le hurlement silencieux d'un père.

Et puis, tel un ralenti intolérable,

le silence abîme la vie,

l'abîme,

le silence,

la fin….

La fin d'un rêve…..

OUF ….

Danielle M.

Fenêtre ouverte, yeux fermés, écoutons le monde…

En ouvrant ma fenêtre ce matin-là,

J’ai écouté le silence

Et réalisé le bonheur d’habiter à la campagne :

Le chant mélodieux des oiseaux,

Le lointain aboiement d’un chien,

Le murmure de l’eau si apaisant,

Le passage furtif d’une voiture,

Mais tous ces sons ne peuvent

Être assimilés à du bruit,

Ils font partie de la vie.

Ils sont synonymes du mot « vie ».

J’ai fermé les yeux et j’ai apprécié

Ce moment de plénitude

Et surtout réalisé que le monde

Nous oblige à nous hâter

Continuellement

Et si, nous prenions le temps de vivre,

Le temps de s’arrêter un peu

Pour communier avec la nature.

Fermer tout simplement les yeux

Pour laisser place à notre ouïe.

On dit que quand on perd un sens,

Les autres sont décuplés.

Alors, dorénavant, chaque matin,

Je prendrai le temps, quelques minutes :

J’ouvrirai ma fenêtre, je fermerai les yeux et

J’écouterai le monde…

Nemeura. M.

Écriture automatique

Inconscience des pas qui sortent de l’ombre, idée qui sourde les murs , violence qui sourde le cœur. Le cœur sur la main, la main sur la voie. Ferrée. Sans issue. Les matins de Hopper et la fin de sa vie. Blackburry, non c’est pas ça. C’est une trilogie. Où la vie est organique. Les murs sans tain.

Liste de mes petites manies

Je délierais les langues.

Je délirerais sous les fissures de chaque pavé, et m’engouffrerais sous les sols bien cirés, bien étanches de gens lisses et sans histoire, afin de faire luire comme des miroirs leurs pensées hermétiques.

Si j’étais l’eau, je serais silencieuse, je donnerai la vie et je serais les veines de la terre.

Nathalie N.

Amalgame

A priori le mot me déplaît, de prime abord, il me déprime, au premier contact, il me heurte, au premier coup d’oreille, il me démoralise. Dites « amalgame » et j’ai mal aux dents, je suis dans le fauteuil du dentiste la bouche béante et le cœur peu vaillant.

Donc :

1. Amalgame, ce composite d’argent et d’étain, prêt à obturer ma cavité dentaire. Synonyme de souffrance, de douleur, et d’ennui mortel. Mon dieu, quand est-ce qu’il aura enfin fini ?

Mais aussi :

2. Amalgame : cette confusion, souvent volontaire, de deux idées différentes, de deux concepts opposés. Ce politicien malhonnête qui fait des amalgames, cette technique de désinformation si simple et si efficace. Soyons méfiants !

Donc, deux définitions un peu négatives. Cependant soyons juste. Aucun mot ne peut être totalement négatif, non ?

Euh, que fais tu de « chambres à gaz », « terrorisme » « torture » « carnage » ou « shoah » et j’en passe et des meilleurs?

Oui, bon, je te l’accorde, « amalgame », c’est vrai, ne joue pas dans la cour des grands.

Au demeurant, cherchons le côté positif de ce mot, pour ne pas déprimer, les synonymes qui peuvent rassurer.

Voyons :

1. « Association » et « regroupement ». Vive la loi de 1901 !

2. « Alliance, union, accord, coalition » : se battre ensemble pour ce qui est juste.

3. Harmonie musicale, entente cordiale, brassage des idées et culturation. Vive la différence !

Et enfin, n’oublions pas « emmêlement », «enchevêtrement » et «entrelacement » : l’amour à deux c’est quand même mieux que l’onanisme !

Sandra M.C.